La série « Trans » est fondée sur des images tirées des archives récupérées (ou liées à celles-ci) de l’Institut de sexologie fondé par le physicien Magnus Hirschfeld à Berlin en 1919. L’Institut fut pillé et détruit par les nazis en 1933. Qu’il se trouve face à mes portraits contemporains ou aux photographies d’archives de Hirschfeld, l’observateur est appelé à remettre en question ses idées reçues sur le dimorphisme de genre. Tandis que les images contemporaines mettent en évidence l’intimité, l’expression sexuelle, la performance et l’exploration de soi, les images d’archive de Hirschfeld avaient plutôt pour but de créer une certaine distance scientifique et d’établir des éléments de preuve pour étayer sa théorie des types sexuels distincts. Je suis d’avis que le dialogue créé par le contraste de ces deux points de vue présentés en diptyques suscitera des pistes de réflexion et des échanges fructueux entourant la compréhension aussi contemporaine qu’historique de la sexualité et de sa manifestation en public.